Qualité de vie au travail « Au-delà du baby-foot…. »
Au cœur de la mission de l’ARACT (Association Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), la
Cet organisme régional référent se proposait ainsi de faire le point lors de son colloque le 29 janvier dernier. Un nombreux public présent prouvait si besoin était que cette problématique était particulièrement d’actualité. De quoi parle-t-on ?Cette notion reste encore difficile à définir précisément car elle adresse de multiples champs du monde du travail dans sa diversité.Le concept de la QVT n’a d’ailleurs pas de définition unique et officielle en France. Les modèles proviennent essentiellement d’Europe du Nord et des recherches dans les pays anglo-saxons. Ce terme n’est pas récent, apparaissant en France à la fin des années 1970 en réponse à une demande sociale forte visant à développer de nouveaux modes d’organisation afin de concilier l’efficacité et l’intérêt du travail. A titre d’exemple, on pourra citer la grille managériale de Blake et Mouton largement utilisée au début des années 80 en France. A quoi répond cette "QVT" aujourd'hui ? En fait, les entreprises se trouvent confrontées à de nouveaux enjeux liés aux crises ![]() L’organisation du travail n’a pas suivi forcement ces mutations, amplifiant les phénomènes de stress et de risques psychosociaux et stigmatisant alors certains modes de management. Pour y remédier, la démarche "QVT" incite à changer de paradigme où le travail n’est plus un effort, un coût (voir encadré) mais créateur de valeur et de performance. C’est en quelque sorte, l’évolution sociétale de ce que l’on appelait il y a encore peu les « l’amélioration des conditions de travail », mission emblématique du CHSCT des années 90. La QVT met alors en perspective la capacité des salariés à s'exprimer et à agir sur leur travail selon une démarche participative soutenue par le management. La loi Rebsamen du 17 août 2015 vient légitimer ce concept de QVT en tant que reconnaissance et soutien de l’engagement des salariés. Ce que propose l’ANACT :L'analyse de l’ANACT (Association Nationale pour l’Amélioration des Conditions de travail) met en avant 6 facteurs déterminants :
Il ne faut pas sous-estimer la mise en place de la QVT, c’est une démarche longue qui se doit d’être structurée sous peine d’échec retentissant. « il ne suffit pas de mettre un babyfoot dans le hall de l’entreprise ! » L’ARACT suggère un processus en 4 étapes qui s’apparente à un PDCA bien conventionnel :
Le support des témoignagesPlusieurs témoignages sont venus conforter le bien-fondé de cette démarche.Confrontés à une situation sociale difficile, les dirigeants de la Fondation John Bost (médico-social) et UNITHER (pharmaceutique) ont successivement souligné les facteurs clés de leur projet QVT. « En connexion avec la stratégie de l’entreprise, il faut une volonté affichée d’un dialogue constructif et d’une démarche participative … toutes les parties prenantes doivent y être associées » Cela permet de retisser un lien et renouer avec un dialogue social souvent négligé, peut-on alors parler de nouvelle culture d’entreprise ? Tous reconnaissent qu’il faut beaucoup de pédagogie et de communication pour accompagner le changement. La formation du management intermédiaire est aussi déterminante. Au-delà de ces démarches curatives dans l’urgence sociale, il sera question d’inscrire le processus QVT dans un dispositif de prévention primaire. Le service de qualité de vie au travail de la communauté urbaine de Caen la mer a apporté un témoignage riche de sens quant à la modernisation d’une nouvelle cantine scolaire où le personnel d’exécution a été impliqué très en amont dans l’aménagement. «Leurs préconisations ont conduit à revoir la hauteur des tables des élèves pour réduire les risques de TMS du personnel » On retiendra enfin quelques phrases symboliques « Bien vivre son travail, bien le faire, le faire durablement »ou « avoir envie de se lever le matin pour venir travailler »
La QVT, une nouvelle mode managériale, un effet d’annonce ou une rupture vertueuse quant aux relations sociales au sein de l’entreprise ? |